
Chiffres et faits autour de la monnaie fiduciaire Les vingt ans de l’euro
Les billets en circulation dans l’Eurosystème
Le volume de monnaie fiduciaire mis en circulation augmente continuellement : au cours des dix dernières années, le volume des billets en circulation a crû en moyenne de 6 pour cent par an. Dès la fin de l’année 2014, le seuil de plus d’un billion d’euros a été franchi et à ce jour, presque 1,2 billions d’euros ont déjà été émis. À l’échelle de l’ensemble de l’Eurosystème, la Bundesbank est de loin le principal émetteur de monnaie fiduciaire. Plus de la moitié de tous les billets en circulation proviennent des chambres fortes de la banque centrale allemande.
La monnaie fiduciaire jouit d’une très grande confiance au sein de la population. Cela s’est montré surtout pendant la crise financière de 2008. Au cours de cette période, l’émission de billets a augmenté de manière exceptionnelle – non seulement dans les pays en crise, mais aussi en Allemagne.
Cela montre que la monnaie fiduciaire joue un rôle important non seulement dans la vie quotidienne et économique, mais qu’elle est aussi appréciée en dehors de ce rôle en tant que moyen de conservation de valeur stable. La Bundesbank s’engage par conséquent pour le maintien de la monnaie fiduciaire, afin que les citoyens puissent continuer à utiliser le moyen de paiement et de conservation de valeur qu’ils préfèrent.
Les différentes coupures en circulation dans l’Eurosystème
Vers la fin de l’année, la demande en monnaie fiduciaire est nettement plus élevée que pendant les autres périodes de l’année. Cela est dû à la période avant Noël où la consommation des ménages augmente sensiblement et où les dépenses sont effectuées en espèces. Le billet le plus utilisé en valeur est le billet « moyen » de 50 euros.
Les billets de 100 euros et de 500 euros servent principalement à la conservation de valeur et sont nettement moins utilisés dans la vie courante que les autres billets. Le meilleur exemple est celui de la plus grande coupure : le volume de billets de 500 euros mis en circulation a continuellement augmenté pour rester pratiquement constant au cours des cinq dernières années. Depuis l’annonce de la fin de l’émission, le volume en circulation des billets de cette coupure diminue sensiblement, même si la coupure de 500 euros demeure un moyen de paiement légal et que l’Eurosystème continuera à l’avenir d’accepter son échange en d’autres billets.
La circulation des pièces au sein de l’Eurosystème
Le droit de battre monnaie au sein de l’Eurosystème appartient aux différents États membres, raison pour laquelle les pièces comportent outre une face européenne commune également une face nationale. Outre les pièces de monnaie d’une valeur entre 1 centime et 2 euros destinées à la circulation, chaque État peut émettre ses propres pièces de collection : en Allemagne, les pièces entre autres de 5 euros dotées d’un anneau en polymère coloré sont très appréciées. Ces pièces de collection n’ont cours légal que dans les pays émetteurs respectifs.
À l’échelle de l’Europe, 125 milliards de pièces d’une valeur totale d’un peu moins de 28 milliards d’euros ont été émises à ce jour. Avec 34 milliards de pièces émises, la pièce de 1 centime est la plus répandue. Si on y ajoute les pièces de 2 et de 5 centimes, celles-ci représentent presque deux tiers des pièces émises, qui ne correspondent toutefois qu’à moins de 7 pour cent de la valeur des pièces en circulation. En revanche, 70 pour cent de la valeur des pièces en circulation sont des pièces de 1 euro et de 2 euros. L’introduction d’une règle d’arrondissement, qui est déjà utilisée dans quelques autres pays européens, n’est pas prévue pour l’Allemagne. En Allemagne, la fonction d’autorité monétaire est assumée par le ministre fédéral des Finances. Une partie des tâches opérationnelles est confiée à la Deutsche Bundesbank.
À propos : en Allemagne, les créanciers sont obligés d’accepter jusqu’à 50 pièces ou des pièces d’une contrevaleur jusqu’à 200 euros, à moins que cela n’ait été explicitement exclu auparavant.
Volume de coupures contrefaites en Allemagne
Une autre tâche de la Bundesbank est la prévention de la contrefaçon. Il est cependant inévitable que des criminels essaient d’introduire des billets contrefaits dans le circuit monétaire. En raison de son importante utilisation dans la vie quotidienne, le billet de 50 euros est particulièrement souvent contrefait en Allemagne.
Comparé au volume total de la monnaie fiduciaire en circulation, le dommage causé dans le passé par les contrefaçons est très faible. Notre monnaie fiduciaire continue d’être sûre : il est tenté d’introduire la fausse monnaie dans le circuit monétaire par le biais des caisses des magasins, ce qui fait que les consommateurs ne sont que rarement confrontés directement à des contrefaçons. Afin que la haute qualité des billets de banque demeure assurée, l’Eurosystème introduit depuis mai 2013 une nouvelle série de billets aux signes de sécurité améliorés, à savoir la série Europe.
Au cas où un citoyen recevrait quand même un billet contrefait, il devrait le signaler à la police. En effet, une mise en circulation délibérée de billets contrefaits constitue un délit.
Billets et pièces en deutsche mark encore en circulation
Même si depuis le début de l’année 2002 le deutsche mark n’a plus cours légal, des volumes importants de billets et de pièces demeurent en circulation. Ce n’est que peu à peu qu’ils sont restitués à la Bundesbank.
Celui qui possède encore aujourd’hui des deutsche marks sous forme de pièces ou de billets peut les échanger sans limite de durée ou de montant à un cours fixe auprès de l’une des succursales de la Deutsche Bundesbank. Il n’est actuellement pas prévu de ne plus offrir cette possibilité à l’avenir.
Les particuliers peuvent également échanger leurs billets en euros en pièces et inversement auprès d’une succursale de la Bundesbank. Ce service est gratuit, tout comme l’échange de deutsche mark.
Utilisation des billets émis par la Bundesbank
Outre l’utilisation de l’euro au quotidien en tant que moyen de paiement, la majeure partie des billets n’est pas utilisée pour régler des achats mais sert surtout de moyen de conservation de valeur. Par ailleurs, l’euro est une monnaie de réserve appréciée à l’étranger, tout comme le dollar américain aujourd’hui et le deutsche mark par le passé, la recherche de sécurité et de stabilité de ceux qui thésaurisent la monnaie fiduciaire jouant un rôle important. L’euro jouit donc d’une excellente renommée également en dehors de l’union monétaire.
Mais nombreux sont aussi ceux qui, en Allemagne, mettent de côté d’importants montants en monnaie fiduciaire. Les raisons pour cela sont multiples : certaines personnes conservent chez elles un bas de laine, d’autres choisissent cette manière pour épargner.
Part des instruments de paiement en fonction du volume de transactions et des opérations de paiement
La Deutsche Bundesbank effectue tous les trois ans un sondage représentatif sur le comportement des consommateurs en matière de paiements.
La monnaie fiduciaire demeure de loin le moyen de paiement préféré des consommateurs tant en terme de volume de transactions que d’opérations de paiement. On peut certes constater au fil des ans un recul lent et continu de l’utilisation, mais les moyens de paiement scripturaux ne se substitueront pas à la monnaie fiduciaire avant longtemps. Le principal moyen de paiement scriptural en Allemagne est la « Girocard », également connue sous le nom de « carte bancaire » ou « carte de compte ». Les consommateurs en Allemagne ont accès à une multitude de moyens de paiement. À cet égard, la Bundesbank adopte un comportement neutre : aucun mode de paiement n’est imposé aux citoyens,
qui peuvent décider librement de la manière dont ils règlent leurs dépenses. Les billets et les pièces constituent un élément essentiel dans la vie quotidienne de nombreux citoyens, raison pour laquelle la Bundesbank continue de s’engager pour un maintien de la monnaie fiduciaire et s’oppose résolument à toutes les tentatives de la supprimer.