Faire le lien entre les cultures – 8 années à la Bundesbank

1 Bienvenue

Monsieur le Ministre,

Messieurs les Secrétaires d’Etat,

Chers collègues de la BRI, de la BCE, de l’Eurosystème, de la Bundesbank,
Chers anciens Présidents,

Mesdames et Messieurs,

et bien sûr, personnes à l’honneur aujourd’hui, cher Monsieur Dombret, cher Monsieur Thiele et chère Madame Dombret, chère Madame Thiele,

Bienvenue à la Bundesbank ! Quelle brochette d’illustres invités s’est réunie ici pour prendre congé de vous, cher Monsieur Dombret et cher Monsieur Thiele, qui quittez vos fonctions de membres du directoire de la Bundesbank. Cher Monsieur Dombret, ce n’est certainement pas, comme vous le subodoriez récemment, pour s’assurer que vous quittez réellement la banque. Non, visiblement et à raison, on vous porte à vous personnellement et à votre travail une estime exceptionnelle – même au-delà des frontières de notre pays. Sinon cette salle ne serait certainement pas remplie de personnes de ce niveau.

Cette cérémonie d’adieux dépasse le cadre habituel que nous connaissons, dans notre modestie, à la Bundesbank. Tous les invités n’ont pas trouvé de place à l’intérieur de cette pièce, certains d’entre eux suivent les discours à l’extérieur sur des écrans. Je les salue aussi chaleureusement. Peut-être que les grands écrans qui ont été montés donnent une légère atmosphère de Coupe du Monde et sont au moins une petite compensation pour la séparation physique.

Cher Monsieur Dombret, cher Monsieur Thiele, il y a huit ans – une année de Coupe du Monde aussi – vous deux êtes entrés au directoire de la Bundesbank : début mai 2010, alors que la crise de la dette souveraine européenne s’aggravait et que le directoire de la Bundesbank, comme également toute l’institution étaient sollicités d’une manière très particulière. Il est difficile d’avoir un démarrage plus mouvementé. La situation sur le marché des obligations s’aggravait de manière dramatique dans certains pays. Dans la cellule de crise financière de la Bundesbank, on faisait continuellement des analyses. Juste quelques jours après votre entrée en fonction, vous étiez tous les deux mis à contribution dans les réunions qui se tenaient deux fois par jour.

Le 9 mai 2010, un dimanche juste avant minuit, le directoire s’est mis d’accord pour appliquer la décision prise majoritairement auparavant par le Conseil des gouverneurs de la BCE et pour acheter des emprunts d’Etat grecs, portugais et irlandais – en dépit de sérieuses réserves à l’égard de cette décision. En début de semaine, le programme pour les marchés de titres, le SMP, était en place. C’est ainsi que vous deux avez dû faire un démarrage à froid en tant que banquiers centraux, vous qui veniez de l’industrie financière d’une part et de la politique d’autre part, pour rejoindre la Bundesbank.

Les années qui suivirent n’allaient pas être moins mouvementées, de sorte que l’appréciation de votre activité demeurera fatalement limitée aux temps forts lumineux. Les étapes importantes de la gestion de la crise vont toutefois s’affirmer et illustrer combien la banque, au cours des dernières années, et sous votre direction, s’est transformée – et à quel point vous-mêmes et les domaines que vous avez dirigés avez contribué à la mission de stabilité qu’est celle de la Bundesbank.

2 Dr Andreas Dombret

Au cours des quatre premières années à la Bundesbank, vous avez représenté, cher Monsieur Dombret, la banque dans les organisations internationales. Les G20 avaient commencé à tirer les leçons de régulation de la crise financière et en commun avec le Conseil de stabilité financière (FSB) s’étaient structurés comme centre des travaux pour développer un système financier plus stable à l’échelle mondiale. Et le Fonds monétaire international s’apprêtait à tendre un filet de sécurité global, de modifier la structure des droits de vote en faveur des économies émergentes et de tripler sa base de ressources. Il fallait négocier et assortir de nouveaux accords de crédit bilatéraux avec des banques centrales. Tant au plan politique qu’institutionnel, il s’agissait là de travaux d’Hercule.

En tant que représentant de la Bundesbank au G20 et au Comité monétaire et financier du FMI (CMFI) vous étiez au front et avez défendu les positions de la banque de manière efficace. Mieux que tout autre vous savez évoluer avec circonspection dans l’environnement international et agir avec habilité, nouer des réseaux et les soigner. Tous ceux qui vous ont accompagné dans vos voyages évoquent votre doigté, votre capacité à bien estimer les situations au cours des entretiens et votre don de rapprocher les personnes. Vous étiez si souvent en route que je suis tenté de dire, en modulant cette boutade à l’adresse de l’ancien ministre des Affaires Etrangères Hans-Dietrich Genscher. « Deux avions se croisent au-dessus de l’Atlantique, Dombret est dans les deux. »  Le service chargé des voyages a enregistré en huit ans quelque cinq millions de miles aériens, cela représente 200 fois le tour de la terre. Pour cette raison, la presse vous a souvent traité de « ministre des Affaires Etrangères » de la Bundesbank.

Et c’était toujours la même question qui se posait : doit-on trouver des compromis rapides pour résoudre provisoirement les problèmes, même si un jour ou l’autre cela se paie cher ? Ou doit-on leur chercher une solution durable ? Vous vous êtes toujours engagé avec enthousiasme pour une solution durable et orientée vers la stabilité – par exemple pendant la présidence de l’Allemagne au G7 en 2015 lorsque vous avez pour une large part contribué à assurer que des normes crédibles pour les exigences de capital absorbant les pertes (TLAC) soient enfin en place pour les banques d’importance systémique.

Votre intuition pour estimer les situations et votre capacité à la négociation ont toujours été tout au bénéfice de la Bundesbank, également au sein de l’Eurosystème. Ainsi, par exemple, dans le cadre de votre responsabilité de la direction générale des statistiques, lorsqu’il s’est agi de voir si la Bundesbank aurait un rôle actif dans l’exploitation du système dans lequel chaque titre en Europe est listé individuellement. Vous avez convaincu la BCE d’exploiter le système en commun avec la Bundesbank – une bonne solution.

Vous étiez aussi la voix de la Bundesbank lorsqu’il s’agissait d’expliquer au niveau mondial la construction particulière de la zone euro ou le point de vue de la Bundesbank. Vous l’avez fait par exemple dans vos discours qui étaient d’une fréquence remarquable. Vous n’avez pas seulement battu un record avec vos miles aériens. Nos recherches ont fait ressortir qu’aucun banquier central de la zone euro et aux Etats-Unis n’a fait un nombre de discours qui se rapproche du vôtre au cours des quatre dernières années – cela exprime bien votre ardeur missionnaire. Mais ce n’est pas tout. Bien plus, vous avez tiré parti au maximum de vos voyages à l’étranger pour les entretiens – avec des collègues des banques centrales, des représentants des gouvernements, des diplomates, des directeurs généraux de banques d’affaires et à l’occasion également avec des étudiants dans les universités. En même temps, vous avez toujours ouvert à vos collègues de la Bundesbank l’accès à votre réseau qui ainsi ont pu profiter de vos précieux contacts.

Pour une grande partie, vous avez dirigé vos directions générales au moyen de votre blackberry – et vous aviez même un certain temps presque la moitié de nos 16 directions générales dans votre portefeuille. Cette manière de travailler exigeait de vos collaborateurs précision et concentration sur l’essentiel : qui était en mesure de présenter un sujet sur à peine plus de deux pages de blackberry pouvait compter sur une réponse rapide.

Vous n’étiez pas seulement rapide, mais aussi clairvoyant. Vous avez fait preuve d’une bonne intuition lors de la mise en place du MSU. Pour participer le mieux possible à la surveillance européenne, vous avez fait en sorte que les responsables de la surveillance de la Bundesbank dans les joint supervisory teams soient au niveau de l’organisation partie de la centrale, tout en continuant à travailler sur le terrain. Des synergies ont ainsi pu se dégager et il a été possible de tenir en même temps compte des préoccupations des responsables de la surveillance concernés.

Ce n’est pas le collègue Dombret à la réaction rapide qui était demandé en priorité pour le thème Bâle III, mais le négociateur qui ne s’essouffle pas avant le but. Vous avez eu une part essentielle dans la finalisation de Bâle III, à la fin de l’année dernière – et face à un unilatéralisme qui se renforce, ce fut un succès important que les Etats-Unis du Président Trump puissent être impliqués dans cet accord financier international. Pendant les négociations, vous avez aviez d’une part le regard fixé sur les particularités du système bancaire européen. Mais d’autre part, vous avez toujours négocié dans le but d’arriver à un accord – non seulement pour mettre fin à l’insécurité régulatoire pour les banques, mais aussi pour que le processus de Bâle et l’approche multilatérale ne soient pas endommagés. Vous n’avez pas négocié dans le vide, mais toujours prêté attention aux conséquences. Lors de la séance mémorable de négociation à Santiago, vous avez envoyé en photo les étapes de la négociation à votre équipe de la surveillance des banques, si bien que vous avez reçu presqu’en temps réel des calculs de simulation et des études d’impact. Avec l’accord au Comité de Bâle, c’est enfin une conséquence importante supplémentaire de la crise qui a été tirée.

Toutefois vous devez transmettre un sujet non résolu que vous aviez mis en route : le thème de la « proportionnalité ». De bonne heure, vous vous êtes engagé pour les petits établissements qui ne travaillent qu’au niveau national pour qu’ils ne soient pas dépassés par les exigences administratives – sans pour autant faire de concessions sur les exigences de capital. Comme – face à un environnement de taux bas qui perdure – vous avez mis aussi la rentabilité des établissements de crédit très tôt à l’ordre du jour. L’enquête sur les taux bas, initiée par la Bundesbank et réalisée en commun avec l’Office fédéral allemand de surveillance du secteur financier (BaFin), met en lumière tous les deux ans les conséquences de cette situation pour les établissements plutôt petits ou moyens dont les modèles commerciaux sont tributaires des taux d’intérêt. Vous avez utilisé ces résultats pour des entretiens approfondis avec les établissements pour discuter avec eux comment renforcer leur profitabilité. Ainsi le souhait que vous aviez exprimé au cours d’une interview est devenu réalité, c’est qu’à votre départ il y ait entre les banques et la Bundesbank une plus grande compréhension mutuelle.

3 Carl Ludwig Thiele

Cher Monsieur Thiele, vous avez partagé avec Monsieur Dombret cette préoccupation d’agir avec transparence, de soigner les échanges d’idées, d’ouvrir la Bundesbank vers l’extérieur, et vous l’avez réalisé de manière conséquente, en particulier quand il s’est agi de l’or. La confiance est le bien le plus précieux d’une banque centrale. C’est pourquoi le directoire de la Bundesbank a informé le public en détail sur le stockage de l’or allemand. Personnellement vous avez fait des réserves en or votre sujet central. Vous vous êtes opposé avec succès aux théories de complot bizarres et absurdes. Vous avez précisé avec clarté que chez nous tout ce qui brille est or et que nous avons un accès illimité à tout l’or que nous avons inscrit à notre bilan.

Je me rappelle encore très bien de l’entretien avec la presse au début de l’offensive sur la transparence, en janvier 2013. A cette date, la maison réservée aux invités était presqu’aussi pleine qu’aujourd’hui. Mais il y avait de bien meilleurs motifs pour les photos sur les téléphones portables. En effet vous avez présenté vingt lingots d’or des réserves de la Bundesbank, ainsi que les procédés et les outils avec lesquels les lingots sont examinés à la banque quant à leur authenticité. Vous avez expliqué comment vous étiez allé voir personnellement l’or allemand dans les coffres-forts des autres banques centrales. Ensuite vous avez expliqué le nouveau concept des sites de stockage de la Bundesbank, selon lequel l’or de Paris et de New York devait être transféré à Francfort, afin de stocker à l’avenir la moitié des réserves d’or sur le territoire national. Enfin le plus critique des journalistes sembla heureux quand il a tenu dans ses mains un des lingots et a pu en envoyer une photo à ses collègues.

La transparence obtenue devient particulièrement manifeste dans ce qu’on appelle la liste des lingots d’or qui reprend chaque lingot d’or allemand avec ses données spécifiques et son site de stockage. En suivant cette voie, nous sommes devenus pionniers parmi les banques centrales, en matière de transparence sur l’or. Mais la transparence à elle seule n’a pas tout résolu. 674 tonnes d’or d’une valeur actuelle de 23,5 milliards d’euros devaient être transférées physiquement de New York et Paris à Francfort. Effectivement vous avez réussi avec votre équipe à organiser les transports sans faire de bruit et à les réaliser et ce même avant la date annoncée. Il y a quelques semaines, j’avais tout de même quelques perles de sueur sur le front pour un instant. Dans une information de presse, il a été rapporté que lors du décollage d’un avion-cargo, la porte de soute s’était ouverte et que trois tonnes d’or étaient tombées de l’avion. Je me suis rapidement souvenu que nos transports étaient déjà terminés depuis longtemps et que cela ne vous serait jamais arrivé.

Votre engagement pour l’or est aussi lié au travail de détail au cours des années passées pour reconstituer comment se sont formées les réserves allemandes d’or. Sur notre site Internet, se trouve un inventaire minutieux de toutes les variations de stocks depuis 1951 quand la Bank Deutscher Länder (Banque des Länder) fit le premier inventaire de ses lingots d’or. Le livre qui vient juste de paraître « Das Gold der Deutschen » [L’or des Allemands] traite cette histoire, agrémenté de photos brillantes, de manière compréhensible et fascinante. La transparence des faits et une présentation attrayante des différents lingots à diverses occasions ont contribué à consolider en profondeur la confiance de la population dans la Bundesbank comme gardienne des réserves monétaires et du « trésor ».

Cher Monsieur Thiele, votre intuition spéciale pour discerner les préoccupations de nos compatriotes et les sujets pertinents pour la Bundesbank qui planaient dans l’air, vous ont incité, déjà début 2014, à attaquer l’ensemble de sujets monnaie cryptographique, blockchain et technologie des « registres distribués » (distributed ledger technology). Vous avez mis en garde contre le caractère hautement spéculatif des bitcoins, une mise en garde qui n’a rien perdu de son actualité. Vous avez clairement expliqué que ces créations numériques n’ont pas les qualités d’une bonne monnaie.

Et ce n’est pas étonnant qu’il y a quelques semaines à Buenos Aires, lors d’une réunion du G20 à laquelle le Ministre des Finances, Monsieur Scholz, et moi-même avons participé, les crypto-tokens aient été au programme. Et ceci sur une initiative des ministres des finances français et allemand et des gouverneurs de banques centrales. Le Conseil de stabilité financière (FSB) a reçu mandat de présenter, cet été, un rapport sur les crypto-tokens et de tenir compte de tous les aspects dans ce contexte – de la stabilité financière en passant par la lutte contre la criminalité jusqu’á la défense des consommateurs. Les ministres des finances et les gouverneurs de banques centrales ont partagé le même avis, à savoir que les crypto-tokens ne sont à considérer que comme phénomène spéculatif de niche et pas comme monnaie.

C’est vous, cher Monsieur Thiele, qui, il y a peu de temps avez attiré l’attention sur un autre aspect non négligeable : l’empreinte écologique des bitcoins. Vous avez démontré que face aux calculs de plus en plus complexes avec lesquels les nouveaux bitcoins sont créés, une transaction en bitcoin consomme au total 460.000 fois plus de courant qu’un virement traditionnel.

Je suis en tout cas convaincu que le crypto-token n’est pas une alternative utilisable à l’argent de l’état : pour un système monétaire et financier stable, nous n’avons pas besoins de crypto-tokens, mais de banques centrales engagées pour la stabilité des prix, une réglementation efficace des banques, un approvisionnement fiable en argent liquide et des systèmes de paiement qui fonctionnent. Nous disposons de tout cela dans la zone euro. En outre, avec l’ « Instant payment », il est possible maintenant d’effectuer au sein de nos systèmes de paiement en euros efficaces, des paiements scripturaux, définitifs et à sécurité intrinsèque 365 jours par an, instantanément.

Cher Monsieur Thiele, en comparaison avec l’ « Instant payment », l’introduction de SEPA, il y a moins de quatre ans, semble être un projet d’une autre époque. Et pourtant cela fut un pas décisif sur la voie des paiements intégrés en euro : SEPA a rendu le système de paiements plus rapide et plus efficace, la concurrence entre les établissements de crédit s’est renforcée. Pour que la mise en place de SEPA se réalise sans incident, vous avez obtenu, cher Monsieur Thiele, que soit installé en Allemagne un Conseil SEPA dans lequel tous les participants, également l’utilisateur, se retrouvent autour d’une table. Les réticences liées à celui que l’on appelait alors « IBAN le Terrible », se sont un peu estompées avec l’introduction des blocs à quatre caractères dans le numéro IBAN à 22 chiffres. Lors de l’introduction de SEPA, vous avez également fait jouer votre intuition en montrant l’importance du dialogue et de la compréhension accordée au point de vue du citoyen.

Responsable de la direction générale, vous aviez compétence, outre pour les paiements sous forme scripturale, également pour le numéraire – voilà encore un sujet proche des expériences quotidiennes de nos compatriotes. « L’argent liquide est une forme de liberté frappée », vous aimez citer cette phrase en homme libéral convaincu que vous êtes. Dans la ligne de vos convictions, vous vous êtes engagé pour le libre choix des moyens de paiement. Finalement les citoyens doivent avoir la liberté de choisir le moyen de paiement qu’ils utilisent parmi les nombreux qui sont à leur disposition. Vous avez rigoureusement défendu cette attitude de neutralité de la Bundesbank – parallèlement vous avez contribué à une discussion différenciée sur le thème argent liquide.

L’Eurosystème et la Bundesbank sont des adeptes déclarés de l’argent liquide et la Bundesbank approvisionne tout le pays en argent liquide de grande qualité. Car en fin de compte c’est sous cette forme de l’argent que les citoyens font l’expérience la plus directe de leur monnaie commune et c’est cette forme qu’ils utilisent le plus souvent pour payer à la caisse. Sous votre égide, cher Monsieur Thiele, a été créé avec la nouvelle succursale à Dortmund un centre innovant de traitement de l’argent hors normes. Enfin vous avez littéralement visité chaque agence, avez été au contact des employés sur place, vous les avez écoutés, noté leurs préoccupations et leur avez expliqué les décisions. Vous avez été ainsi et de manière anticipée dans la banque un exemple de cette culture de communication ouverte et directe qui me tient tant à cœur.

4 Conclusion

Cher Monsieur Thiele, cher Monsieur Dombret, même si vous avez eu une vie professionnelle épanouie avant la Bundesbank, vous êtes devenus banquiers centraux corps et âme. Vous avez imprimé à la Bundesbank votre marque dans les secteurs dont vous aviez la responsabilité et l’avez menée de l’avant. C‘est un engagement exceptionnel pour lequel je vous adresse mes chaleureux remerciements – au nom de tout le directoire, mais aussi en mon nom personnel.

Vous cher Monsieur Thiele, qu’ici dans la maison nous avons perçu comme un homme tout dévoué à sa famille, allez probablement connaître les joies d’une grande famille avec plus de temps disponible. Et à vous, Monsieur Dombret, comme vous avez aussi un passeport américain, je dirai simplement « See you around » – certainement dans l’une ou l’autre exposition d’art et peut-être aussi ailleurs.

Chère Madame Thiele et chère Madame Dombret, alors que vos époux gagnent un plus de liberté, pour vous c’est le contraire. Vous allez avoir de nouvelles obligations dans l’organisation du programme de la famille. Comme le veulent nos habitudes traditionnelles, nous avons ici deux bouquets de fleurs pour vous. Toutefois nous savons, chère Madame Thiele, qu’on rapporte à votre sujet que vous me balanceriez le bouquet s’il vous était offert pour avoir, pendant des années, tenu votre mari à l’écart de tout ce qui aurait pu lui être une charge supplémentaire. Je ne voudrais pas prendre ce risque et vous remettre le bouquet pour cette raison, mais en connaissance du revers de la médaille qu’est pour le partenaire un engagement professionnel comme celui de vos époux.

Mes chers et respectés collègues, je vous remets les documents de remerciement signés du Président de la République Fédérale, de la Chancelière et du Ministre des Finances.

Mesdames, Messieurs,

Nous avons aujourd’hui la chance d’accueillir, alors que deux membres émérites de notre directoire font leurs adieux, un successeur. Il en manque encore un second, cher Monsieur Scholz. Cher Monsieur Balz, à partir de septembre, vous serez membre de notre directoire. Jusqu’à cette date, vous devez terminer les tâches que vous aviez au Parlement européen.

Au début de mon discours, j’ai rappelé que Monsieur Dombret et Monsieur Thiele sont pour ainsi dire entrés à la Bundesbank avec le début de la crise de la dette souveraine. Si maintenant, on déclarait qu’avec leur départ la crise est terminée, ce serait un exemple classique de conclusion erronée car il y aurait eu confusion entre corrélation et causalité. Je peux vous tranquilliser, cher Monsieur Balz : En fait je n’irai pas jusqu’à dire que « la prochaine crise arrivera sûrement », mais il reste certainement encore beaucoup à faire. Vous pouvez vous attendre à une activité passionnante et variée au directoire de la Bundesbank. Nous nous réjouissons de travailler avec vous et vous souhaitons bonne chance pour votre action au sein de la Bundesbank.

Et avec mots je cède la parole au Ministre des Finances, non sans vous avoir auparavant chaleureusement remercié, cher Monsieur Scholz, de votre présence ici aujourd‘hui. Je l’interprète comme un signe d’estime pour notre institution, ses employés et leur action en Allemagne et en Europe.