Le G7 de la finance discute des moyens pour stimuler la croissance mondiale

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des sept pays industriels les plus importants au monde (G7) ont discuté à Dresde des moyens pour stimuler la croissance mondiale et stabiliser le système financier. La rencontre qui a eu lieu du 27 à 29 mai s'est tenue sur invitation du ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, et du président de la Bundesbank, Jens Weidmann, dans le cadre de la présidence allemande du G7.

A l'issue des discussions, M. Weidmann a souligné que les défis à long terme qu'il convenait de surmonter pour renforcer durablement la croissance et le pouvoir économique des pays avaient été au cœur des débats. "Ce sont précisément les innovations, les investissements et la création d'une économie capable de s'adapter qui constituent la base d'une économie dynamique et d’une croissance durable", a indiqué M. Weidmann.

Selon lui, les participants au G7 ont réaffirmé leur volonté de réaliser des réformes structurelles ambitieuses. "Ces réformes ont pour but de créer un environnement économique propice à la croissance, marqué par davantage d'investissements et de gains de productivité" a poursuivi le président de la Bundesbank.

Solidité des finances publiques

"L'unanimité régnait sur le fait que des finances publiques solides et une croissance durable ne s'excluent pas", a déclaré M. Weidmann. A son avis, des finances publiques solides sont indispensables à une croissance durable. "Tous les participants ont souligné l'importance primordiale de réformes structurelles" a également indiqué le ministre fédéral des Finances, Wolfgang Schäuble, pour qui cela constitue déjà un grand succès. Selon lui, il est nécessaire de réduire l'endettement public et les déficits budgétaires.

Les risques éventuels pour la stabilité financière ont également été à l'ordre du jour du G7. M. Weidmann a souligné que l'évolution sur les marchés financiers était suivie de près et que l'on portait un regard attentif sur le danger d'une surchauffe des prix des actifs. Pour M. Weidmann, la forte hausse des taux d'intérêt à long terme intervenue récemment a servi à corriger des exagérations antérieures.

Agenda réglementaire

En ce qui concerne la régulation des marchés financiers, les participants au G7 de la finance ont réaffirmé leur engagement à "transposer de manière complète, rapide et consistante" les réformes approuvées dans le cadre de l'agenda du G20.

M. Weidmann estime que des règles pour les fonds propres réglementaires constituent un pilier important de ces réformes. Le président de la Bundesbank a souligné qu'un volume minimal de fonds propres capables d'absorber des pertes éventuelles était une composante décisive pour maîtriser le problème du "too big to fail". Des normes crédibles devraient être présentées au sommet du G20 qui se tiendra en novembre à Antalya. "De plus, les nouvelles règles protègeront les contribuables contre les pertes subies par des banques en difficulté", a indiqué M. Weidmann. Dans le domaine de la régulation des banques parallèles, il reste également, selon lui, des tâches à accomplir, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des recommandations qui ont été élaborées.

M. Weidmann s'est réjoui du consensus croissant qui se dessine sur la nécessité de revoir le traitement réglementaire actuel des titres d'emprunt publics. Le fait que le Comité de Bâle soumettra des propositions correspondantes en temps utile constitue pour lui une "confirmation que ce thème figure désormais à l'ordre du jour".

Code de conduite pour banquiers

Les comportements erronés de l'industrie financière figuraient également à l'agenda de la rencontre des ministres des Finances des pays du G7. "Nous devons être conscient du fait que les comportements erronés de l'industrie financière sont également une conséquence d'un manque de principes moraux" a indiqué le président de la Bundesbank. Il a ajouté que le montant des pénalités imposées laissait présager l'importance du préjudice occasionné à la société.

Les participants au G7 de la finance souhaitent donc qu'un code de conduite pour banquiers soit élaboré en coopération avec les institutions internationales compétentes. Les pays du G7 ont encouragé le Conseil de stabilité financière (FSB) à élaborer une telle réglementation. "Il n'y a aucun doute que l'industrie financière doit elle aussi être intéressée à établir une culture de confiance par un engagement volontaire correspondant" a indiqué M. Weidmann.

Symposium avec des économistes de renommée mondiale

Pour la première fois, des économistes de renommée mondiale, tels que le Prix Nobel Robert Shiller ou les professeurs Kenneth Rogoff et Larry Summers de l'université de Harvard, ont été invités à participer à un sommet des pays du G7. Le symposium commun, qui s'est tenu juste avant le début du G7 de la finance, a fourni aux ministres des Finances et aux gouverneurs des banques centrales des pistes de réflexion supplémentaires pour leurs débats. 

Ont par ailleurs participé à ce sommet des dirigeants du Fond monétaire international, de la Banque mondiale, de l'OCDE ainsi que le président de la Banque centrale européenne et de hauts représentants de l'Eurogroupe et de la Commission européenne. La rencontre avait également pour but de préparer le sommet G7 des chefs d'Etat et de gouvernement qui se tiendra au château d’Elmau les 7 et 8 juin prochains.